Remontons le temps à la recherche de
notre histoire
( Claude Achille )
Nous toucherons l’intérêt des hommes
pour l’économie aquacole, les loisirs n’étant pas populaires en ses temps lointains. Seul
une élite pratiquait sans aucun doute une pêche sportive dans le même esprit que la
chasse, ne touchant que la tradition locale.
Deux cent en avant Jésus-Christ en Bretagne
les Romains conservaient des petits poissons non vidés dans des jarres, il se produit
une auto-digestion avec comme résultat un condiment liquide, salé et très nourrissant
( riche en protéines ) qu’ils appelaient le GARUM, au Vietnam il porte le nom de NUOC NEM.
De nombreux indices nous montrent que
la consommation des coquillages était très importante dans l’antiquité, notamment en
Extrême-Orient et en Europe Occidentale.
Il semble que les Chinois, les Grecs
et les Romains furent de grands amateurs de coquillages et qu’ils se sont livrés
à un véritable élevage des huîtres. A l’école nous avons étudié les dieux de l’Olympe,
dont certaines divinités étaient orientées vers la mer.
Les Patriciens dotaient leur village du rivage de viviers alimentés par l’eau
de mer où ils conservaient toutes sortes de poissons et coquillages.
* Un nommé Sergius ORATA s’étant aperçu
que les mollusques, élevés en vivier, ainsi engraissés avaient une saveur plus fine
que celle des mollusques pêchés, il tira profit de sa découverte et devint très riche
et célèbre. Il est considéré à juste titre comme le père de l’ostréiculture et ce,
deux siècles avant notre ère
En ce développant, son industrie révéla
le grand problème juridique auquel la conchyliculture ( élevage des mollusques ) doit faire face.
Pour ce développer ses activités, Sergius ORATA n’avait pas hésité à s’approprier
des grèves et des portions de rivage, à tel point qu’il fut poursuivi en restitution
des biens publics qu’il s’était attribués sans droit.
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Pendant tout l’Empire romain l’ostréiculture
se développa et les parcs et viviers se multiplièrent, aussi les problèmes de l’occupation
du rivage ne cessa de se poser. Les Jurés latins consultés considéraient que la pêche
maritime était libre et que chacun pouvait utiliser temporairement le rivage. Ce pendant
les empiètements des particuliers vinrent à bout de ces principes, surtout vers la
fin de l’Empire.
Avec les invasions Barbares, les activités
marines connaissent une éclipse plus longue, cette période est caractérisée par la transformation
radicale des principes qui dominaient le droit de la mer et des rivages, désormais
ils sont considérés comme des biens ordinaires faisant partie du domaine du Roi.
L’époque féodale voit également la création
des premiers bouchots à moule.
* Un Irlandais, Patrice WALTAN fit naufrage sur la côte d’Aunis en 1236, établit
dans le pays il fit plusieurs observations. Il remarqua qu’à certaines périodes les piquets
plantés dans la vase du rivage pour servir à la fixation des filets destinés à la capture
des oiseaux de mer ( allouret ) se couvraient rapidement de jeunes moules. Il remarqua
aussi que les moules grossissaient plus vite, tout en étant plus savoureuses que
celles vivant sur les roches
Il lui vint l’idée de planter des pieux
alignés en forme de V et de les clayonner de façon à faciliter la fixation des jeunes
moules ( le collectage ) et de retenir les poissons de mer baissant, les conduisant
vers le bout de l’entonnoir. Les premiers bouchots étaient donc établis pour l’élevage
mytilicole et pêcherie. Il conçut également une petite embarcation à fond plat, l’Acon,
pouvant glisser sur la vase. Ce type de bateau existe toujours.
A la fin du 13 ème siècles, l’élevage
conchylicole n’a une importance que médiocre et n’était pratiquée que dans quelques régions.
Il est à noter qu’à cette époque un souci écologique existait déjà, puisque les pêcheurs
en mer et les sauniers posèrent réclamation contre les pêcheries qui appauvrissaient
les lieux de pêches en détruisant le fretin et le frai, ses réclamations restèrent vaines
car l’empiètement des pêcheries sur le littoral se multiplièrent.
Manifestant un intérêt grandissant pour
la navigation, la pêche et l’exploitation de la mer, la monarchie chercha à réorganiser
le monde maritime. Une telle politique se heurta aux prétentions de tous ceux qui
s ‘étaient octroyé ou avaient acquis des portions de littoral. Les édits de 1539
– 1543 – 1566 – 1584 ( Henri III impose la destruction des pêcheries construites
depuis 40 ans – officiellement pour la protection de la ressource ) et par ailleurs, divers
textes montrent ( 1642 ) que le cardinal de RICHELIEU ordonne la destruction des
parcs et barrages le long de l’embouchure des estuaires et impose un maillage de taille respectable.
Recommandé à Louis XIV par MAZARIN, Jean-Batiste
COLBERT ( 1619-1683 ) réorganise les finances, la justice, la marine. Il est le créateur
du régime de l’inscription Maritime et de la caisse de prévoyance des invalides de
la marine. En 1667 LOUIS XIV révoque les droit des pêcheries au sens large. En 1681
et 1685 réaffirme l’interdiction de construire des pêcheries. Il abolit le pouvoir des
seigneurs sur la récolte du goémon, véritable engrais miraculeux de l’estran, selon leur
bon vouloir ( paiement de droit ) ce sont les assemblées des paroisses qui décideront
des dates de coupe sur le territoire ( de la chandeleur à la St Yves ) du 3 février au 19 mai.
La première étude sur la pêche à pied
apparaît en 1726 et l’étau se resserre sur les pêcheries. En 1735, seul l’Abbaye de
Beauport ( Paimpol ) garde trois parcs, tous les autres devront être détruites.
L’apparition au 19 ème siècle de l’aquaculture
moderne marque la fin de la petite économie des pêcheurs à pied, ruinant la vie des
petits bourgs côtiers qui ne vivaient que des produits de la mer.
Certaines commune comme Plerin ( St Brieuc ) sollicite du gouvernement la création
d’un garde maritime, afin d’interdire l’usage d’engin ou de techniques prohibées. Création
de ces premiers gardes en 1816. La loi de 1852 et son décret de 1853 supprime les
haut et bas parc révoltant la population et les municipalités. Le ministère de la
marine autorise l’usage de la grande seine ( filet tiré à terre ) avec un maillage
réglementé.
En 1854 une circulaire envoyée par le préfet de Côtes du Nord recueille les
doléances des communes. Le bilan est clair, l’économie du littoral est bien en rapport avec l’estran,
la pêche à pied est un complément indispensable de ressource pour une catégorie importante
des gens du littoral, qu’ils soient cultivateurs ou marins pêcheurs, des pétitions circulent.
Les pollutions depuis le 17 ème siècle créaient des conflits entre pêcheurs et pollueurs,
plusieurs écrits parlent de ce problème de survie pour les petits métiers de la
côte.
En 1862 un décret assouplit certaine mesure. Les Côtes du Nord demandent que
les filets de pose et les seines puissent êtres employés. La loi de 1865, interdit
la capture des juvéniles pendant le temps de reproduction.
1907 - la réglementation qui interdit la drague et le râteau au bord de l’eau
et limite la taille de ramassage des huîtres à 5 centimètres.
1936 – Avec la naissance des congés payés
le tourisme à augmenté considérablement l’effort de pêche sur le littoral
1985 – Apparition de l’idée d’une pêche à pied professionnel.
1990 – Un décret établit la pêche à pied
de loisir et professionnelle du 30 avril au 1 septembre la pêche aux huîtres et moules
sont interdites, le maillage des haveneaux est de 8 millimètres, la pelle est interdite
sur les gisements d’herbier marin ( zostère marina et noltii ) du 1 avril au 1 sept.
Le pêcheur à pied professionnel n’a toujours pas de statut social mais il est sujet
à déclaration et autorisation de pêche sur gisements classés.
Décret n° 99-1163 du 21/12/99 modifiant le décret n° 90-618 du 11/07/90 relatif
à l’exercice de la pêche maritime de loisir, est le dernier en vigueur que je connaisse.
Après délibération le Comité régional des pêches maritime et des élevages marins peut
statuer sur des mesures de protection pour la pêche professionnelle ou de loisir.
L’Union européenne travail, de nos jours,
sur les textes de la législation des pêches communautaires, statuant sur le nombre de
captures, la taille de pêche et les engins utilisés.
* Personnellement je pense que l’impacte
de la pêche de loisir n’est pas asses prise en compte sur l’effort de pêche. Le faîte
que la pêche en mer est libre et gratuite, bloc les investissements pour créer une
vraie information de terrain.
* Comme pour la pollution il nous faut
prendre en charge individuellement nos actes de pêches et nos comportements de citoyens,
pour que le regard de nos enfants garde le souvenir d’un sport patrimonial qui demande
sagesse, passion et responsabilité.
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