Un peu de trucs et deux doigts de souvenir
( Claude Achille )
Sans vouloir jouer les vieux nostalgiques, j’avoue avoir gardé en mémoire une partie
importante de mon enfance.
La pratique de la pêche en est le moteur et mes inventions
les plus farfelues me font encore sourire, quand j’y pense !
Comme beaucoup j’ai testé la pointe retournée
avec le bout de ficelle à paille, récupérer une vieille annexe ( doris de 6.10 m ) pour
en faire mon vaisseau corsaire et construire une cabane dans un arbre comme Tarzan. C’était
une période où les enfants du port vivaient en bande, les plus grands étant responsable
des petits.
L’avantage de vivre à deux pas des grèves,
nous a permis de remonter quelques crabes verts ils ont subit toutes les misères possibles
et imaginables. Outre les courses de crabes et les jeux de massacre ( comme d’autre
avec les mouches ) nous avons découvert très vite que nos parents étaient maître
dans l’art de pêcher. Les vieux marins, qui crachaient le jus de leur chique mieux
que dans les westerns, nous ont conseillés dans nos recherches et nos expériences.
Pendant les vacances scolaires le premier debout, débarbouillé et rassasié allait
faire le tour des maisons pour rassembler l’équipe, la journée pouvait commencer sur
les chapeaux de roue.
De cette période d’insouciance j’ai gardé
plusieurs techniques de pêche. Mes créations, un genre néolithiques, m’ont très vite rendu
maître en détournement d’objet.
Voilà une anecdote qu’il me faut vous conter. Ne garder à l’esprit que le
coté fonctionnel de l’aventure :
A l’âge de dix ans, j’avais déjà décidé
d’être marin pêcheur depuis très longtemps, des anciens m’ont racontés qu’a l’age de
4 ans je disais à qui le voulait
- Quand
je serais grand je serais marin !
…
Il faut dire que je suis monté à l’age
de 11 jours sur le bateau de mon père, il arrivait juste de quatre jours de mer.
Donc cet été de ma dixième année, j’allais
régulièrement à la pêche avec mon grand-père, qui faisait le métier du maquereau à la
traîne. Il partait en mer bien avant le jour. Je me souviens encore de mon admiration
devant cet homme qui nous conduisait dans la nuit, tenant la barre d’une main, naviguant
dans l’obscurité totale, ne se servant que du compas ( boussole de bateau ) et de sa montre.
Je savais très bien comment monter un petit morceau de papier aluminium
qui emballe le chocolat, pour fabriquer le premier leurre. Pour pêcher de le terre
les maquereaux, je savais aussi construire un bas de ligne, monter les hameçons et
prendre un vieux boulon en guise de leste. Il fallait trois bonnes brasses de crin
dans l’eau et le reste pouvait être en ligne ordinaire, de la drisse noire faisait l’affaire.
J’allais chaparder chez le mareyeur une caisse à poisson en polyester, elle me servait
à fabriquer une sorte de radeau pour éloigner ma ligne loin de la cale, poussé par le
vent.
C’est à cette époque que mon besoin de
trouver des combines prit une orientation technique.
|
|
JUn jeune touriste habiller comme un petit
prince : Pantalon blanc, chemisette blanche, les tennis neuves avec les socquettes du
même poil et surtout la casquette de contre-amiral avec l’ancre de marine qui montre la supériorité
de sa rase. Ce jeune pingouin avait sous le bras une superbe, que dis-je ! Une magnifique
maquette de voilier taillé pour la régate.
Malheur, de malheur. Pourquoi m’a t’il parlé ? Je n’en sais rien !
Toujours est-il que ce bateau devait
être capable d’emporter ma ligne à maquereau beaucoup plus loin que mes foutus radeaux.
La négociation me fût favorable, la vente du poisson avec grand-mère depuis plus de
6 années m’avait habitué à convaincre par le verbe.
Mon expérimentation de ligne portée par
le vent allait prendre une forme beaucoup plus raffinée. Tout d’abord le réglage du
gréement, vent arrière était de mise, puis la question du nombre d’hameçon :
Deux ? … Un peu juste !
Quatre ? …Bien mais ! Six ! … C’est décidé ! Six hameçons et deux boulons
pour la traîne
J’avais une ligne de 50 mètres pour tenir le fier bâtiment, donc pas de problème,
le montage savant put prendre le large. Le jeune commença à gémir quand il compris
que ce ne serait jamais lui qui prendrait le commandement de la manœuvre. Son bateau
filait très bien vers le large et je le freinais de temps en temps pour que ma ligne
ne reste pas en surface. Si je ferme les yeux je le vois encore ! …
Tout à coup le bateau s’arrête, puis pique du cul violemment à deux reprises,
remonte à flot et hop ! Disparaît de la surface.
Complètement séché sur la cale, je reste
sans voie. Pas le jeune touriste, qui commence a brailler et hurler, que son bateau à coulé
et que je suis un voleur.
Le temps de revenir sur terre et voilà
que la ligne tire comme s’il y avait quelqu’un au bout, je ne sais plus qui, quoi, comment
? …
Surtout que l’autre a réussi par faire
venir sa mère et plusieurs personnes, dont deux anciens du port. La mère cria plus
fort que son rejeton :
- Rend lui son bateau, salle morveux ! Qu’elle
me dit !
Lui rendre ? Bien-sur lui rendre mais comment ? J’ai déjà du mal à tenir ma ligne
avec les deux mains !
Mon Emile, un des anciens venus voir l’animation, d’une voie puissante calma
le jeu.
- Fermer vos ------- bande de ---- ! Vous voyez bien
que le mousse à pris du pesked ! Vas-y garçon prend le mou autour du lampadaire ; souque
ferme et abraque la ligne, fainéant ! Me dit-il puis regarda la mère du jeune dans
les yeux lui dit.
- Vous devriez dire au gamin d’aider Claude, à deux c’est plus facile de remonter
une ligne !
La mère resta sur sa position de « maman
gaga » et son gnome impressionné par le vieux marin ne disait plus un mot. Moi,
j’ai mis toute mon énergie pour remonter la ligne qui au bout d’un certain temps
me tailladait les mains. Vous me croirez ou pas, lorsque j’ai vu le voilier apparaître
j’ai vraiment cru au miracle. Le bateau en main je n’étais pas au bout de mes peines
car la ligne tirait encore de bons coups. Il y avait cinq maquereaux de belle taille
au bout des hameçons. Cinq poissons qui ne voulaient pas ce laisser prendre.
Le petit amiral retrouva son bateau,
la maman nous laissa sans dire un mot et disparue dans l’attroupement qui nous entourait.
La situation était en ma faveur car les poissons faisaient de moi le héros.
C’est Mon Emile qui me donna le seul
conseil de la journée :
- Petit ! La prochaine fois met moins d’hameçons,
et surtout évite de prendre le matériel des autres ! … Me dit-il avec un regard noir comme l’orage.
Cette petite histoire m’a beaucoup servi,
puisque depuis, de temps en temps, je pêche avec cette technique de dérive au vent.
Elle est utilisée par bon nombre de pêcheur sportif et par certain professionnel.
Le principe
1 - Choisir un flotteur avec une taille en équilibre avec votre matériel. 2
- Bien étudier le vent qui reste votre premier moteur. 3 - Connaître le courant qui
sera votre deuxième moteur. 4 - Ne pas mettre trop d’hameçons sur le bas de ligne. 5
- Essayer de rendre attractif votre train de plumes lors de sa dérive.
Pour mes parties de pêche j’utilise trois systèmes de flotteur :
- Pour la pêche classique un bouchon coulissant
ordinaire avec butée de profondeur réglable.
- Un petit radeau de liège ( de 12 x 9 x 4 cm
) avec un tube de plastique pour la coulisse et bien-sur les butés.
- La petite baudruche ( ballon couleur pétard ) que je gonfle de 10 à 12 cm
suivant le vent et le bas de ligne + les butés.
Il vous faudra garder le contact avec
votre ligne ( j’y tiens ) pour maîtriser la technique. Cette pêche fonctionne très
bien quand vous désirez aller chercher les poissons pélagiques comme le maquereau.
Il n’est arrivé d’aller cueillir des scombridés avec deux cent mètres de crin sorti de ma
bobine. Il est quand même important de faire attention aux tourbillons du vent ou du
courant marin, plus une ligne est loin plus il faut la maîtriser. N’oublier pas non
plus qu’il y a des obstacles à éviter : bateaux aux mouillages, bouées de casiers,
de mouillages ou de filet, les balises de navigations et plusieurs autres problèmes
insoupçonnés. Comme toujours la réussite d’une partie de pêche réside dans la préparation
de cette aventure !
L’utilisation d’une baudruche est courante chez les pêcheurs de requins, elle
permet de visualiser l’attaque et de laisser se fatiguer le squale avant de le rOVHer le
long du bateau.
Si vous pêchez le soir et même la
nuit, il vous faut savoir que certains requins montent en surface quand la nuit tombe et
viennent chasser près des côtes à la poursuite des bancs de maquereaux. Si vous sentez
une forte traction, genre j’arrache tous, trop tard. Il peut vous arriver de perdre
le bas de ligne, le corps de ligne ou comme moi il y a trois années casser ma canne
en deux. Dans les cas extrêmes il faut être très souple et laisser monsieur requin couper
la ligne, en jouant avec le frein du moulinet (garder votre sang froid) les squales donnent
des coups de gueule de droite à gauche et ne sont pas si méchants que l’on pourrait
le croire.
- Espace des annonceurs -
Pour approfondir le sujet
En sélectionnant quelques mots clés (exemple : pêche trucs
astuces), vous trouverez les meilleurs liens
|