
Les poissons de mer (2)
( Claude Achille )
« Les sens aquatiques ne sont-ils pas en parallèle avec les sens terrestres
dans leur association avec l’élément qu’ils occupent ? »
Les conditions d’habitat
Chaque espèce de poisson possède un milieu
de vie dans lequel il se plait.
Ce milieu de vie dépend de :
- La température : Beaucoup d’espèces de poissons ne peuvent supporter de violent changement
de température et vivent dans une température constante.
- La salinité : La plupart des poissons d’eau de mer meurent dans l’eau douce, la salinité
d’un secteur donne souvent le type d’espèce cherchée.
- La lumière : Quelques espèces plongent la nuit et remontent le jour, d’autres aiment la
lumière, si importante pour le développement des plants et planctons.
- La nourriture : Les zones ou le plancton est abondant ( repéré actuellement par une cartographie
) sont plus poissonneuses.
La température et la lumière dans l’eau
de mer sont donc fondOVHtale pour l’objectif pêche.
La température
Quand le milieu est thermiquement homogène
la température varie régulièrement avec la profondeur : le profil Isocline.
On observe parfois un décrochement thermique
brutal pour une variation très faible de profondeur, ce décrochement est appelé Thermocline,
présent dans toutes les mers et océans au environ de 15 à 40 mètres, il a une importance
très grande pour certaines espèces de poissons pélagiques et leurs proies. Zones, pour
les pêcheurs professionnels expérimentés, de très grands intérêts.
Dans les eaux Polaires : Une couche d’eau
inférieure à 0° C située entre la surface et le fond sera pour les espèces placées
en dessous une barrière infranchissable. Cette barrière thermique est appelée « voile
» sans aucunes vie en son sein.
La connaissance de la température est donc fondOVHtale pour la recherche et la
détection de certaine espèce.
Exemple :
· Le cabillaud vie entre =
0° et 10°
· Le hareng vie entre =
5° et 12°
· Le maquereau vie entre =
6° et 20°
· La sardine vie entre =
10° et 21°
· Le germon vie entre =
15° et 20°
La température a une grande influence sur le développement des poissons, de leur
migration et de leur appétit.
L’étude des courants marins peut aider dans les recherches d’espèces bien
déterminées. Les grands courants mondiaux, chauds ou froids, véhiculent la vie en leur sein.
Un progrès considérable a été réalisé avec l’apparition des bathy-sondes enregistreurs,
ils donnent simultanément la salinité et la température plus la profondeur. Ils calculent
une approximation de la densité relative, paramètre fondOVHtal de la dynamique océanique
: principe de SORENSEN.
Chaque marin pêcheur compétant ne saurait nier que ses propres repérages saisonniers
sur une espèce définie, ne peuvent échapper au grand mouvement des courants chauds ou
froids, suivant les saisons de pêche. Ainsi les anciens préparaient leur matériel de
pêche en regardant la migration des oiseaux.
Le rapport direct entre la température, la salinité et la luminosité agissant sur
l’écosystème marin le pêcheur est donc influencé, comme ses proies, par l’équilibre naturel
de la vie des mers et océans de notre planète.
La photosynthèse jouant un rôle fondamental sur la production planctonique,
utilisant la température, la lumière, les sels minéraux et le gaz carbonique, nous pouvons
faire la remarque suivante : Les nitrates et phosphates étant employés comme engrais,
ils fournissent de l’azote, qui est un des principaux éléments dont les animaux et
les plantes ont besoin pour se nourrir ; les premiers éléments de la chaîne alimentaire
se trouvent directement victimes ou bénéficiaires des nouvelles données écologiques terrestres.
Personnellement j’ai constaté que les algues dans leur grande majorité sont beaucoup
plus nombreuses sur les côtes que je fréquente depuis ma plus tendre jeunesse. Des secteurs
ou je pêchais à pied sont maintenant recouvert d’algues du type laminaire. Il est évident
que l’influence des rejets terrestres en est responsable, mais qui peut dire « je
n’utiliserai plus ma machine à laver le linge, ni de l’engrais dans mon jardin !
» Le seul vrai problème reste l’utilisation abusive des désherbants qui est une catastrophe
sur l’écosystème de l’eau.
La température de l’eau agit sur le mécanisme de la migration
- Migration de concentration : elle a lieu au moment de la reproduction et se produit dans la
partie la plus méridionale du secteur fréquenté par l’espèce, car les poissons ont besoin,
pour pondre, d’une température supérieure à celle qu’ils supportent ordinairement.
- Migration de dispersion : elle suit la ponte et a pour but la recherche de la nourriture dans
des eaux de température convenant à l’espèce.
- Migration verticale : certains poissons ( sardine, maquereau, hareng …) accomplissent des migrations verticales
journalières sous l’influence, pense t’on, de la température et de la lumière solaire.
En général, ils séjournent pendant le jour sur le fond et s’élèvent la nuit en suivant,
du moins pour la sardine et le hareng, les migrations du plancton qui constitue leur
nourriture.
- Migration anadrome : des poissons migrent des rivières vers la mer. Le saumon naît en rivière,
migre en mer puis revient se reproduire en rivière.
- Migration catadrome : Des poissons migrent de la mer vers la rivière. L’anguille naît en mer,
migre en rivière puis retourne en mer se reproduire.
La reproduction des poissons
Les sexes
Les poissons peuvent être :
- GONOCHORIQUES ou unisexués. Ils sont soit mâle, soit femelles
( le maquereau …)
- HERMAPHRODITES, c’est-à-dire, qu’ils possèdent à la fois
des gonades mâles et femelles.
- PROTANDIQUE, poissons hermaphrodites qui passent, au cours de leur vie, du stade femelle à celui
de mâle ( la dorade…)
- PROTOGYNIQUES, poissons hermaphrodites qui passent, au cours de leur vie, du stade femelle à celui
de mâle ( le pageot…)
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Conditions de reproduction
Pour pouvoir se reproduire, les poissons doivent être matures, c’est-à-dire avoir
l’âge de se reproduire : on parle de maturité sexuelle.
- Les glandes génitales sont appelées Gonades. Chez les femelles les ovaires, de couleur
rouge orangée et de forme allongée ; chez le mâle, le sperme est de couleur blanche
et appelée laitance.
- Chez de nombreux poissons osseux, le mâle présente une parure nuptiale ; il prend alors des
couleurs vives et brillantes.
- La ponte a généralement lieu lorsque l’eau est à une certaine température ( froid chez
les poissons arctique, chaud chez les espèces tropicales)
- Beaucoup de poissons changent de latitude à la période de reproduction car ils se reproduisent
à une température bien déterminée.
- Le lieu de la ponte s’appelle Frayère, le résultat de la ponte est appelé Frai.
Type de reproduction
Les différentes étapes de reproduction sont les suivantes :
- Les ovipares
- Les ovovivipares
- Les vivipares
Les poissons ovipares : La plupart des poissons téléostéens sont ovipares. La
femelle pond les ovules ( avant fécondation ) le mâle répand sa laitance sur les ovules en pleine eau ou près du
fond. L’ovule fécondé donne un œuf. Les œufs sont, soit pélagiques ( flottant entre
deux eaux ) soit benthiques ( tombant sur le fond ) l’œuf éclot avant que le bébé
ait fini de se développer pour donner naissance à une larve.
La gestation est interrompue, cette larve
ne peut pas se nourrir seule ; elle se nourrit donc de sa poche vitelline, jusqu’à ce qu’elle
devienne alevin.
Au moment de la reproduction, beaucoup d’ovules ne sont pas fécondés, C’est pourquoi
les poissons ovipares pondent beaucoup d’ovules.
Il peut y avoir rapprochement des mâles
et des femelles en groupes peu nombreux ou, comme chez le cabillaud ou l’églefin,
formation de couples. Tous deux nagent alors accolés l’un à l’autre, ventre contre ventre,
de façon que leurs orifices génitaux se touchent.
Les poissons ovovivipares
Les sélaciens sont ovovivipares ainsi que quelques
poissons osseux ( sébastes, rascasses…)
Il y a accouplement quand l’organe mâle ( ptérygote chez les sélaciens ) pénètre
dans l’orifice génital de la femelle. L’ovule est fécondé dans le corps de la femelle.
L’œuf éclot après incubation, lorsque
le bébé a fini de se développer, pour donner naissance à un alevin.
Les poissons vivipares
Certains sélaciens sont vivipares. Exemple : le requin
bleu, la raie pastenague…
La fécondation est interne : il y a accouplement
La ponte a lieu en même temps que l’éclosion.
Il y a naissance d’un alevin semblable à l’adulte.

La croissance des poissons
Contrairement aux oiseaux, reptiles, mammifères, les poissons continuent de grandir
toute leur vie. Ils grandissent plus vite les premières années. La croissance est
en fonction de la quantité de nourriture prise. Elle est plus importante pendant
l’été où les poissons se nourrissent abondamment. Souvent la croissance et l’alimentation
diminuent pendant la période de reproduction.
L’étude de l’âge des poissons se fait :
o Chez les téléostéens ; d’après les écailles ou l’otolithe d’un
poisson osseux.
o Chez les sélaciens ; d’après les vertèbres ou épines, comme sur la coupe d’un arbre on peut lire
les anneaux de croissance.
L’alimentation
La plupart des poissons sont carnivores. Ils se nourrissent le plus souvent de
crustacés, de poissons ( œufs, larves, adultes ) de vers, de mollusque, de coquillages. Certains
poissons comme le mulet se nourrissent de végétaux.
L’alimentation du poisson a un rapport direct avec la taille, la forme et la
composition interne de sa mâchoire :
· L’hippocampe = planctons
· La dorade = coquillage
· Le requin = grosses proie
Le comportement
Les bancs de poissons : C’est un ensemble structuré d’individus dont le nombre
peut aller jusqu’à 3 millions. Tous les individus ont la même taille. Le banc se comporte comme s’il était
un seul poisson. Ils réagissent très rapidement les uns par rapport aux autres, grâce à
leur ligne latérale. Le banc effrayera plus facilement un prédateur isolé. La formation en banc favorise
également la recherche de nourriture. Certains poissons vivent en permanence
en banc. Ils sont grégaires. D’autres poissons ne se regroupent en
banc qu’en cas de menace ou pour se reproduire. La formation en banc favorise la fécondation
des ovules chez les ovipares.
La coloration
Les poissons sont colorés en fonction
de la profondeur, de façon à imiter la couleur de la lumière qui existe à la profondeur
où il vit. Les poissons bleus ( maquereau, sardine …) vivent en surface. Plus profond, on trouve des poissons
rouges ( grondin, surmulet…) D’autres poissons sont dotés de mimétisme.
Ils prennent la couleur de l’endroit où ils se trouvent ( sole, turbot, barbue…) Certains poissons peuvent
changer de couleur pour effrayer les prédateurs ou pour attirer les femelles ( parade nuptiale
)
Les sens aquatiques sont, pour moi,
bien en parallèle avec les sens terrestres dans les associations avec notre environnement.
Il me reste tellement de sujet à traiter sur la vie et les comportements des poissons,
crustacés, mollusques, nectons, planctons, coquillages que les pages me manquent. A
mon sens, bien comprendre l’animal, que l’on espère pêcheur, permet d’avoir un geste
plus respectueux de l’écosystème qui l’abrite.
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